Comment préparer un carnet de voyage qui donne vraiment envie de revenir le relire

Comment préparer un carnet de voyage qui donne vraiment envie de revenir le relire

Il m'arrive de feuilleter mes carnets de voyage comme on rouvre un album de famille : pas tant pour revoir les lieux que pour retrouver l'ambiance, les gestes, les saveurs et les petites pensées que j'avais notées sur le moment. Préparer un carnet de voyage qui donne vraiment envie d'y revenir, c'est selon moi un art aussi simple que délicat. Voici comment j'organise le mien, de la sélection du support aux astuces pour le remplir jour après jour, en passant par des idées pour le rendre vivant et sincère.

Choisir le bon outil — papier, format et matériel

Le support détermine souvent le ton du carnet. Pour ma part, j'alterne entre un Moleskine pour les voyages citadins — pratique et discret — et un carnet à spirale plus grand quand je pars en road-trip ou en nature, car j'aime y coller des cartes, des feuilles et des photos instantanées (Fujifilm Instax, par exemple).

  • Format : petit et pocket pour la ville, A5 ou A4 pour les escapades où je veux dessiner ou coller des souvenirs.
  • Papier : choisissez un grammage supérieur (120–160 g/m²) si vous prévoyez d'utiliser de l'aquarelle ou des feutres.
  • Outils : un stylo noir (un Uni-ball Signo ou un Pilot G2 selon le confort), une petite trousse avec crayons de couleur, un encreur waterproof pour les tickets et une colle en stick.

Investir dans un carnet bien fait, avec une couverture qui vous plaît, augmente la tentation d'écrire. Je sais que ça marche pour moi : un beau carnet me donne envie de prendre le temps.

Préparer quelques pages avant le départ

Avant de partir, j'aime préparer une structure souple. Ça me rassure tout en laissant de la place à l'imprévu.

  • Page de garde : une page avec la destination, les dates, une petite carte ou une étiquette collée. C'est un repère visuel qui ancre le carnet.
  • Table des matières : si le carnet a des pages numérotées, je laisse une page pour noter les événements marquants (facultatif, mais utile pour retrouver rapidement).
  • Pages de prompts : j'écris 8–10 petites questions pour m'aider quand je suis fatiguée le soir : « Quel goût a la ville ? », « Une chose que j'ai apprise aujourd'hui », « Une personne rencontrée ».
  • Listes pratiques : adresses réservées, itinéraires et une mini-checklist d'objets à rapporter (boîte d'épices, guide local, billet de concert).

Ces préparations prennent peu de temps mais transforment le carnet en compagnon sur lequel on peut s'appuyer, plutôt qu'en feuille blanche intimidante.

Écrire avec intention, pas par contrainte

Mon premier conseil est de ne pas viser la perfection. Un carnet de voyage est un espace de liberté : témoignage, brouillon, collage, gribouillage. J'essaie d'écrire l'essentiel chaque jour, puis d'ajouter des détails plus tard.

  • Le rituel du soir : même cinq minutes suffisent. Je pose trois lignes résumant la journée et je garde une anecdote ou une phrase qui m'a marquée.
  • Varier les entrées : alterner récit, listes, dialogues entendus, petites cartes, croquis rapides, ou même une playlist de la journée.
  • La règle des 3 : chaque page doit contenir trois éléments différents (une phrase descriptive, un souvenir sensoriel, un objet collé par exemple).

Lorsque je suis pressée, j'utilise des codes : un petit symbole pour indiquer qu'il s'agit d'une idée à développer plus tard, une étoile pour une adresse à recommander, etc. Ces signes me permettent de relire facilement et de retrouver l'essentiel.

Jouer avec les médias : photos, collages et petits trésors

Les mots sont précieux, mais les éléments visuels réveillent la mémoire à vif. J'emporte un petit appareil photo (souvent un hybride léger ou mon smartphone bien réglé) et parfois une imprimante portable (Fujifilm Instax Link ou Canon Ivy) qui me permet d'ajouter des photos instantanées au carnet.

  • Coller plutôt qu'imprimer : garder des tickets de métro, des étiquettes, une feuille d'arbre séchée. Leur texture raconte une partie de l'histoire.
  • Étiquettes et légendes : sous chaque photo, j'écris une mini-légende : qui, quand, pourquoi c'était marquant. Ça transforme la photo en souvenir narratif.
  • Petits croquis : pas besoin d'être dessinateur. Un croquis rapide d'une façade, d'un plat ou d'une posture suffit à fixer une atmosphère.

Petite astuce pratique : emportez une bande de masking tape et une paire de ciseaux. Le masking tape est solide et esthétique pour fixer les trésors tout en les protégeant.

Rendre la lecture plaisante : rythme, typographie et blanc

Quand je reprends un carnet plusieurs années après, j'apprécie qu'il respire. Trop de texte serré fatigue le regard ; trop vide laisse l'impression d'un journal inachevé.

  • Rythme : alternez textes compacts et pages « respirantes » avec une photo ou un grand croquis.
  • Typographie : variez le style d'écriture (lettres capitales pour les titres, cursive pour les pensées intimes) — cela guide la lecture.
  • Marges : laissez des marges pour ajouter des annotations au retour, ou pour coller des souvenirs postérieurs.

J'aime aussi insérer des petites pastilles de couleur (avec des feutres Stabilo) pour marquer les émotions fortes : rouge pour l'énergie, bleu pour le calme, vert pour la surprise. C'est un vocabulaire visuel qui rend la relecture plus sensorielle.

Relire, compléter et archiver

Le carnet n'est pas figé à la fin du voyage. Quelques jours après mon retour, je relis, complète et organise. C'est souvent là que je rajoute des adresses complètes, que j'écris une recette essayée sur place ou que je colle une photo supplémentaire.

  • Indexation : si vous tenez plusieurs carnets, notez la destination et l'année sur la tranche ou la couverture.
  • Numérisation : je prends une photo de chaque page pour en garder une copie digitale — pratique pour partager des extraits sur le blog Estrouy.
  • Rituel de rangement : je classe mes carnets dans une boîte où je conserve aussi cartes, tickets et flyers — une chambre d'écho pour mes souvenirs.

Relire un carnet, c'est se laisser surprendre par ses propres impressions et parfois revoir un voyage sous un autre angle. C'est aussi la matière première idéale pour écrire un article de blog, transformer un carnet en portfolio photo, ou préparer un futur itinéraire.

Idées de pages que j'aime relire

  • La page « saveurs » où je décris un plat improbable et la façon dont il m'a été servi.
  • Le croquis d'une fenêtre vue depuis un café, avec la note « 10h, pluie fine, musique locale ». Instantané.
  • Un dialogue entendu dans un marché, mis entre guillemets pour retrouver la voix.
  • La mini-fiche pratique : logement, contact, prix et une note honnête sur la qualité.
  • Une playlist du voyage — titres écoutés en boucle dans le bus ou la chambre.

Chacune de ces pages, même imparfaite, me ramène à une sensation spécifique. Elles sont des portes d'entrée vers des souvenirs plus vastes.

Si vous n'avez pas encore de rituel, commencez petit : une page par jour, une photo, une phrase, un ticket collé. Avec le temps, vous verrez votre carnet devenir un trésor auquel on revient toujours avec joie.


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